Dans mon expérience de photographe, il m’est souvent arrivé d’échanger avec des personnes qui, peuvent être maladroites. Il faut toujours un bon self contrôle. Ils pensent savoir de quoi ils parlent. Prenons par exemple cette situation lors d’un mariage cet été. Un invité m’interpelle :
« Hey, tu sais qu’avec mon iPhone 13, je fais aussi bien que toi avec ton gros appareil ? »
Avec un sourire, je lui ai répondu deux vérités :
- Si c’était vrai, tu serais à ma place.
- Si c’était vrai, j’utiliserais mon iPhone 14. (en sortant mon téléphone de la poche…)
Ce n’était pas agressif, juste une façon amusante de montrer que chaque outil a ses limites. Dans cet article, je vous explique pourquoi je garde mon téléphone dans ma poche pour couvrir un reportage.
Instantané.
Lors d’un événement, vous n’avez pas à attendre que je sois prêt à déclencher. Mes appareils photos sont choisis pour leur capacité à sortir de veille en une fraction de seconde. Les modes automatiques et la mise au point sont extrêmement rapides. Quel que soit l’état de mon appareil, Une simple pression sur le déclencheur, et c’est capturé.
Un smartphone, en revanche, peut ralentir le processus :
- Déverrouillage nécessaire.
- Risque d’interruption par un appel ou une notification.
- Nécessité de relancer l’application photo.
- Temps de réponse entre la commande de déclenchement et la vraie capture
Vous l’aurez compris : pour des événements uniques, la réactivité d’un appareil photo professionnel est incomparable.
Une question de taille.
La photographie est un art optique qui repose sur des lois physiques immuables. Par exemple, la taille et l’épaisseur des lentilles influencent directement le rendu. Le flou artistique (bokeh) ou l’effet de vitesse ne seront jamais identiques entre une lentille de ø50 mm et celle d’un smartphone de moins de ø2 mm.
De même, la taille du capteur joue un rôle crucial. Ce n’est pas qu’une question de nombre de pixels, mais bien de dimensions physiques. Un capteur de smartphone haut de gamme mesure environ 0,65 x 0,5 cm, tandis qu’un reflex professionnel peut atteindre 24 x 36 cm.
La différence est énorme : avec un reflex, je peux imprimer une image en très grand format sans perte de qualité. Par exemple, l’une de mes photos a été utilisée pour habiller une façade d’immeuble pendant des travaux sans perte de qualité visible, un exploit impossible avec un smartphone
L’image est importante.
Quand je travaille, mes clients attendent plus que de simples photos : ils veulent une prestation professionnelle. Si je venais avec un téléphone ou un appareil compact, cela donnerait l’impression qu’ils auraient pu faire pareil, qu’ils ont payé trop cher…
Le matériel que j’utilise renforce la perception de ma compétence, même si mon savoir-faire ne se voit pas immédiatement. Un appareil professionnel bien entretenu envoie un message clair : la qualité est au rendez-vous. Je ne pratique pas la photo de temps en temps, c’est mon métier.
Le smartphone, hors cadre ?
Bien sûr que non, le téléphone portable a ses atouts ! Il est parfait pour :
- Capturer des souvenirs en voyage.
- Être toujours à disposition
- Partager rapidement sur les réseaux sociaux.
- Tester des cadrages et expérimenter.
D’ailleurs, je recommande souvent à mes élèves de commencer par maîtriser leur smartphone avant d’investir dans un appareil photo. Cela leur permet d’apprendre les bases sans se soucier de réglages complexes. Les outils modernes, comme les balances des blancs automatiques, facilitent énormément cette phase d’apprentissage. De plus, ils favorisent la créativité.
En conclusion :
Il est essentiel de comprendre les forces et limites de chaque outil. Un smartphone peut faire des merveilles pour des mises en scène ou des souvenirs quotidiens. Cependant, il ne remplace pas un appareil professionnel pour des événements uniques.
Et si un jour vous voyez un photographe de mariage travailler uniquement avec un smartphone, méfiez-vous… Ou fuyez !